Seul ce qu’on ne possède pas l’habileté de faire, même si on le connaît de la manière la plus parfaite, relève de l’art16. Un art sans artifice. 12Cette connotation morale ne semble toutefois point être un fait intentionnel chez Clausewitz, dans la mesure où lui importent essentiellement la réalisation et l’atteinte des buts pour lesquels sont mobilisés les moyens en cause. Clausewitz suscite la comparaison du jeu d’échecs : « En un mot : les pièces de l’échiquier sont dépourvues de cette agilité qui est l’élément même de la ruse et de l’astuce26. »). Ensuite, il est nécessaire de conquérir le territoire pour y empêcher la formation d’une nouvelle armée. (VK, livre II, chap. modifiée). Autrement dit, dans cette exacte mesure où la guerre est une affaire sérieuse et sans légèreté, l’apparaître des forces militaires tend à coïncider avec leur être et leur puissance. Il faut donc réunir et tenter de fondre toutes ses déterminations, et ainsi se refuser à tout rapport déontologique de dissociation à l’égard de soi. Texte allemand au programme de l’agrégation 2005-2006 Note d’I. Cette ordination, qui est une relation simple de primauté constante du politique sur le militaire, n’est cependant rien de stable ni d’unitaire, car l’adversaire sur lequel viennent porter les calculs de moyens à fin, reste jusqu’au terme de la lutte un vouloir vivant et indépendant, imprévisible dans ses réactions et désireux de nous infliger la réciproque de ce que nous recherchons de lui imposer. Ainsi, dans la conduite de la guerre, il faut impérieusement atteindre ses buts, qui concernent ce que peuvent les adversaires et qui rendent bonnes les décisions portées dans leur direction : le savoir s’ordonne donc au règne des fins et doit se subordonner aux rapports de pouvoir. En pratique, celle-ci s’arrête lorsque le vainqueur est satisfait par ce qu’il a obtenu et qu’il est en mesure d’empêcher le vaincu de se réarmer. Dans cette tendance portée vers les extrêmes dans l’usage de la violence se tient le principe de compréhension du sérieux de la guerre, qui se retrouve donc sur les théâtres plus fins de l’analyse stratégique, voire tactique. Ainsi pour Clausewitz la guerre réelle, du moins entre peuples non barbares n'était jamais une "guerre absolue". Ainsi pour Clausewitz la guerre réelle, du moins entre peuples non barbares n'était jamais une "guerre absolue". Nous traduisons. Activité 4- Le tournant de 1792 change le visage de la guerre. Cette mobilisation s’insère toutefois dans la téléologie plus large, par laquelle se conçoivent les rapports entre guerre et politique, tandis qu’elle s’analyse à son tour en tactique et stratégie. Comprenons qu’il s’agit non d’une application mais d’une métamorphose du savoir, en tant qu’il s’insère dans l’efficience des rapports téléologiques. 20Concluons à partir du rappel des actions réciproques33 que les adversaires tendent à s’infliger à la guerre et qui conduit celle-ci, conformément à son concept, vers l’illimitation dans l’usage de la force. 7 C’est le titre du livre II (DG, p. 115). Il révèle donc une adéquation maintenue du pouvoir de juger à la fluctuation et aux vicissitudes de la lutte, et en cela il maintient un rapport de vérité à son égard. Son ut immédiat est de terrasser l’adversaire et de le rendre par-là in apale de ontinuer la résistan e [...]. Nous avons mis « artifice » pour « verschlagener Tätigkeit ». OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. modifiée). 9 Au sens large, cet art comprend aussi recrutement, entraînement ou mobilisation (DG, p. 118). La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle. Mais avec cela, l’activité supérieure de l’esprit persiste à être requise du stratège, règles et principes doivent être connus et dominés en une théorie antérieure, mais non pas extérieure au réel de la guerre : la conduite de la guerre est un art, car elle réclame dans son auteur la fusion de l’intellect et du sentiment, de l’âme et de l’esprit, de sorte que la supériorité des plans et des manœuvres antérieurement conçus et sans cesse adaptés à la fluctuation des forces de terrain vienne s’identifier à la résolution et à la fermeté19 qui permettent seules de finir par l’emporter. Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés, Par géographique, Par dossiers. Art et technologies : la création artistique à l’épreuve des «... Art et technologies : la création artistique à l’épreuve des « artefacts natu... Suggérer l'acquisition à votre bibliothèque. Clausewitz enrobe ainsi la résolution30 de toute une série d’équivalents plus ou moins approchants, énergie, fermeté, persévérance, force de caractère, qui expriment conjointement le sérieux de la guerre et la nécessité où y sont toutes les activités d’apparaître dans leur puissance maximale, ce qui comprend toujours les forces morales au principe de l’usage des forces physiques. Nous nous référons à l’édition Clausewitz C., Vom Kriege, Bonn, F. Dümmlers Verlag, 1952, que nous abrégeons désormais en VK ; nous reprenons la traduction de D. Naville, De la guerre, Paris, Les Éditions de Minuit, 1955, que nous modifions parfois, et que nous abrégeons désormais en DG. >> L’art de la guerre selon Sun Tzu sur un post-it. Schon das allgemeine Bedürfnis zu überraschen, wovon wir im vorigen Kapitel gesprochen haben, weist darauf in ; denne jedem Überraschen liegt ein wenn auch noch so geriger Grad von List zum Grunde ». Je hais les spams et protège vos données personnelles. 1, p. 169 : « Es ist also nach unserer Einleitung die Taktik die Lehre vom Gebrauch der Streitkräfte im Gefecht, die Strategie die Lzhre vom Gebrauch der Gefechte zum Zweck des Krieges. LAVEZZI, Élisabeth (dir.) ». Clausewitz montre que la paix devient un objectif satisfaisant dans deux types de circonstances : lorsque le succès semble très improbable, ou lorsque son prix paraît trop élevé. Elle implique de s’engager entièrement, de toute sa volonté, dans les choix décisifs que le coup d’œil a permis, et de pousser à fond tout ce qui est commencé. authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. Cours sur De la Guerre de Clausewitz par I.Thomas-Fogiel. En outre, les forces militaires sont nombreuses, difficiles à déplacer et à replacer, lentes à obéir parfaitement, et leur inertie leur interdit les mouvements de virevolte légers et sans conséquence. Et en ce point Clausewitz affirme fondamentalement que ces apparences, pour être en effet trompeuses, sont, à la guerre, trop coûteuses à fabriquer. Les coups non résolus et qui ne sont pas portés à fond, dévalorisent le sens véridique d’où ils s’étaient amorcés. Nous procéderions donc du simple au composé, sachant que seul le point de vue du tout nous livrera le sens. Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles. (VK, Livre I, chap. Le coup d’œil équivaut ainsi à la facilité d’un pouvoir de décision droit par lequel le stratège épouse intuitivement le cours des choses sans cesse renouvelé. 12 Ibid., p. 118 (trad. Pour autant, l’issue et le règlement ne sont pas toujours parfaits, car la conclusion de la paix ne parvient pas forcément à éteindre les dernières braises ardentes de l’hostilité. Cet art ressemble davantage aux beaux-arts qu’aux arts mécaniques du fait que le pouvoir volontaire n’y est pas l’application d’un savoir théorique mais sa métamorphose : le connaître particulier dont la guerre est l’objet doit s’altérer en résolution du vouloir pour exercer sa détermination. 4Un rapport de moyen à fin caractérise en effet la distinction du Ziel militaire et du Zweck politique : le but restrictivement militaire qu’est le désarmement de l’ennemi reste toujours subordonné au but politique supérieur qu’est l’exécution de notre volonté par l’adversaire11. La guerre s’apparente ainsi à un art plutôt qu’à une science, dans la mesure où les savoirs qui s’y doivent impliquer ne sauraient valoir s’ils ne prennent la forme de pouvoirs. Les italiques sont de Clausewitz. 3Le savoir-faire, équivalent provisoire pour l’art, du stratège est ainsi d’essence téléologique : il consiste à solliciter les moyens idoines à l’obtention d’une fin qui demeure invariablement la victoire. « Comme les deux adversaires, explique Clausewitz, ne sont plus de purs concepts mais des États et des gouvernements individuels, la guerre n’est plus un déroulement idéal de l’action mais une action qui suit son propre déroulement. TD1 : Clausewitz, un modèle pour penser et faire la guerre. Ne perdez plus votre temps : cliquez ici. Auf den ersten Blick scheint es nicht mit Unrecht zu sein, dass die Strategie ihren Namen von der List bekommen. Mais sa postérité ne provient pas vraiment de ses actes militaires, mais plutôt de son ouvrage De la Guerre, un essai de stratégie militaire qui a inspiré tous les grands dirigeants du monde occidental et … La guerre ne renoncera pas à son essence intime d’acte de violence. Comme chacun doit, pour ce faire, doser son effort en fonction de la résistance de l’autre, mais que celle-ci est difficile à estimer, les adversaires sont alors d’autant plus entraînés dans une surenchère. – mais elle est tout aussi bien extraordinairement difficile à réaliser. Activité 6- Al-Qaïda et DAECH, frères ennemis. modifiée), « so ist die List ein Taschenspielerei mit Handlungen » (VK, p. 283). 29 DG, p. 88 (trad. Elle résulte d’une unité devenue de l’entendement qui sait et de la volonté qui peut : « Celle-ci ne jaillit que d’une démarche de l’entendement qui, rendant consciente la nécessité de l’audace, détermine la volonté29. Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540. Auteur de la célèbre phrase « La guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres moyens », le général Carl Von Clausewitz (1780-1831) est une référence incontournable sur la question des guerres populaires. Ainsi toute espèce de légèreté et d’agilité consistant à se raviser après s’être disposé à l’engagement, à déplacer ses forces non afin qu’elles se portent à fond vers leur but mais pour les reprendre et réordonner après avoir trompé un adversaire, se voit nécessairement bannie des règles stratégiques efficaces : l’artifice contrevient au sérieux de la guerre, parce qu’il fait agir superficiellement et sans intention de poursuivre jusqu’au bout. Thomas-Fogiel : Je n’avais pas prévu initialement de mettre en ligne ce cours, qui, à mes yeux, ne présente pas d’intérêt si ce n’est celui purement pédagogique de présentation d’un texte peu familier aux étudiants de philosophie. Dans le domaine militaire. 16Comprenons qu’aux échecs, comme à la guerre, les pièges que l’on tend à l’adversaire contraignent de modifier, pour ce faire, la disposition de ses pièces, de sorte que l’on s’affaiblit stratégiquement pour un gain tactique incertain. La fabrication de l’apparaître affaiblit l’occupation de l’espace, elle affecte la puissance militaire elle-même et interdit de jouer la partie avec quelque coup d’avance. Tu prépares des épreuves de dissertation ? C'est ce que l'on observe, selon lui, des guerres jusqu'à la période révolutionnaire, à la fin du XVIIIe siècle. 31 Le génie guerrier sait conférer au corps gigantesque de la force armée une âme dépliée en sentiments enthousiastes et qui porte vers la victoire (ibid., p. 91). Clausewitz laisse immédiatement tomber sans autre précaution le verdict : « Mais quel que soit notre penchant à voir les chefs de guerre se surpasser en artifice, en habileté et en ruse, il faut reconnaître que ces qualités se manifestent peu dans l’histoire25. Dès lors, l’objectif de chacun des belligérants est de désarmer et de terrasser l’autre. Dans De la guerre, Clausewitz la définit comme un acte de violence engagé pour, comme dans un duel, rendre l’adversaire incapable de toute résistance et ainsi le soumettre. Plusieurs raisons le font concevoir. 2, p. 197-198 : « Das Wissen muss sich also durch vollkommene Assimilation mit dem eigenen Geist und Leben in ein wahres Können verwandeln. Le premier, moins dangereux que le Prussien, voulut réduire la conduite Ce qui demeure propre à la guerre relève purement de la nature singulière de ses moyens » (De la guerre). Create your website today. Il conclut qu’il est plus juste (passender2) d’employer la première expression que la seconde. Vérifiez si votre institution a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. La lecture du livre de T. Derbent, « Giap et Clausewitz » [i], me donne l’occasion de présenter brièvement quelques-unes des idées du grand Carl sur ce qu’il appelle la « petite guerre ».L’auteur, dans son premier chapitre, résume en effet de manière synthétique et accessible la vision clausewitzienne de ce type de conflit. La tactique fait connaître comment combattre et la stratégie comment exploiter les combats pour finir par désarmer l’adversaire. 13Ces premières vues ne sont toutefois absolument pas celles que partage l’auteur. La stratégie est la doctrine relative à l’usage des engagements pour le but (Zweck) de la guerre12. Aber so sehr man gewissermassen das Bedürfnis fühlt, die Handelnden im Kriege an verschlagener Tätigkeit, Gewandheit und List sich einanderüberbieten zu sehen, so muss man doch gestehen dass diese Eigenschaften sich in der Geschichte wenig zeigen. Il s’écartera donc du souci de l’artifice qui dissocie ce qui se fait de ce qui se sait et incline à se montrer tel qu’on n’est pas. Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. On conçoit dès lors qu’accorder du temps à la facticité d’apparences trompeuses détache de la vérité du terrain ; l’artifice demande de produire du faux, lorsque le devoir de tous les instants est de demeurer dans le vrai. C’est alors à la réalité présente de fournir les données qui permettront d’estimer l’inconnu et de prévoir l’avenir » (De la guerre). En conséquence aucune représentation préalable de la conduite de la guerre ne saurait prétendre épuiser cognitivement son objet ni le soumettre définitivement aux règles et aux principes sous lesquels le chef militaire prétend l’emporter. modifiée). Dès le début du chapitre I, Clausewitz souligne qu’il est possible de « composer » la guerre, en considérant ses éléments, ses parties et sa totalité. »), 23 Idem (trad. La guerre reste un conflit de volontés où il s’agit de réduire finalement celle de l’adversaire à son propre gré. >> La dialectique du maître et de l’esclave de Hegel sur un post-it. Or cette raison, qui fait de la guerre autre chose que l’un des beaux-arts mais aussi et surtout que l’un des arts mécaniques5 ne peut elle-même se comprendre qu’à partir de la distinction qu’il faut tout d’abord poser entre l’étude scientifique6 de la guerre considérée dans sa physionomie générale et dans sa nature, à laquelle Clausewitz consacre son livre I, et la Théorie de la guerre (Über die Theorie des Krieges7) qui concerne l’emploi du savoir au service de la « conduite de la guerre » ; celle-ci doit appartenir au stratège, au chef de guerre, et sa détention doit lui permettre en augmentant la puissance de ses forces armées de l’emporter sur son adversaire : son but est la victoire. ), 25 Idem (trad. >> La machiavélisme de Machiavel sur un post-it. »), 26 Ibid., p. 213. Afin de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté, il faut planifier, manœuvrer et combattre, ainsi développer un art de la guerre d’allure essentiellement stratégique. 15En second lieu, Clausewitz condamne la pure et simple gesticulation ou démonstration militaire, c’est-à-dire les mouvements de troupes et les dispositions de terrain préparant les engagements militaires, qui sont perceptibles de l’ennemi et par lesquels ce dernier pourra être trompé quant à la réalité des intentions stratégiques qui en ont médité la fin véritable. 17 DG, Livre II, chap. Comme dans la plupart des arts, les règles se changent incessamment parmi leur application de sorte que l’art militaire consiste plutôt dans leur transgression que dans l’acceptation continuée de leur empire. La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle. selon Clausewitz. Mit einem Wort : es fehlt den Steinen im strategischen Schachbrett die Beweglichkeit, welche das Element der List und Verschlagenheit ist. »). Du point de vue du savoir, le plan et son exécution ne diffèrent pas essentiellement, mais la guerre effective n’est justement pas un tel objet docile et transparent aux procédures théoriques. Comprenons que le savoir sur la guerre se distingue du savoir pour la guerre ; c’est ce dernier savoir, évolué en pouvoir, comme nous le verrons, qui constitue proprement un art, doté de ses règles générales, de ses principes d’application pratique, éventuellement ravivé par un génie qui saura en transgresser les rapports mécaniques d’obéissance. »). 10 Idem. Elles concernent la montée vers les extrêmes et l’illimitation : dans la manifestation de la violence, le désarmement de l’ennemi, la répression de la force de sa volonté. 2Rappelons tout d’abord comment Clausewitz ressaisit l’art de la guerre stricto sensu9 en rappelant que la guerre est par essence un combat (Kampf) : « l’art de la guerre est donc l’art de savoir se servir au combat de moyens déterminés, et nous ne saurions mieux le désigner qu’en le nommant conduite de la guerre10 ». Parmi ses manuscrits figure un précis de la guerre d’Espagne, rédigé en français, un récit de la guerre de Vendée. Carl von Clausewitz (1780-1831) était un officier prussien durant les guerres napoléoniennes et il fut peut-être le plus grand théoricien de la guerre. Mais toujours limitée, retenue, par les fins politiques, et sa conduite soumise à celles-ci. 3, p. 134 : « Diese entsteht erst durch den Akt des Verstandes, der die Notwendigkeit des Wagens zum Bewusstsein bringt und durch sie den Willen bestimmt. (VK, livre II, chap. de différents moyens d’entretenir et de faire évoluer cette relation selon le rapport de force établi. Clausewitz enrobe ainsi la résolution 30 de toute une série d’équivalents plus ou moins approchants, énergie, fermeté, persévérance, force de caractère, qui expriment conjointement le sérieux de la guerre et la nécessité où y sont toutes les activités d’apparaître dans leur puissance maximale, ce qui comprend toujours les forces morales au principe de l’usage des forces … Ainsi à la guerre, la valeur essentielle est dans la réalisation, non dans la conception. 6L’engagement, c’est l’emploi de la force armée dans le combat13, de sorte qu’à la guerre tout doit être rapporté au combat et à son impérieuse nécessité, afin de tenter de détruire par la force l’armée adverse. Cependant Clausewitz se sépare de Kant sur le point de l’intransitivité du savoir vers le pouvoir, qu’il n’accorde pas : le génie guerrier sait précisément transformer ce qui est de l’ordre d’un savoir en ce qui est de l’ordre d’un pouvoir, en intensité énergétique, en volonté constante et en forces morales tendues plus efficacement vers la fin. 1, § 3-5, p. 52-54). Le savoir doit se faire pouvoir, la connaissance se faire volonté, afin de modifier les rapports de forces dans les engagements et leurs séries. keine subjective Naturanlageso geeignet, die strategische Tätigkeit zu leiten und zu beleben, als die List. Tout l’effort pour dissocier ce qu’elles montrent de ce qu’elles sont et pour engendrer l’artifice d’apparences trompeuses, emporte avec lui ce qu’il est chargé de masquer : il faut, d’une façon ou d’une autre, réaliser en effet ce que les apparences montrent, de sorte qu’elles ne peuvent se constituer en un voile pur à l’égard de l’usage intentionnel de la puissance. Sa seconde idée maîtresse est celle de la « guerre absolue » : la dialectique propre à la lutte militaire implique l’« ascension aux extrêmes » … (trad. This site was designed with the .com. 8Que du savoir ne se déduise pas le pouvoir, rapproche le propos de Clausewitz de la conception kantienne de l’art, qui repose sur la distinction tranchée entre pouvoir et savoir : Et de même ce que l’on peut, dès qu’on sait seulement ce qui doit être fait, et que l’on connaît suffisamment l’effet recherché, ne s’appelle pas de l’art. 29Et de même que la guerre est le domaine du hasard et de l’incertitude, la recherche de la théorie de la guerre est marquée par la difficulté dans un contexte sans cesse changeant.C’est pourquoi Clausewitz incite sans doute davantage chacun à mener sa propre réflexion qu’il ne suggère de solutions définitives. 14À la rigueur, elles peuvent prendre quelque couleur positive dans la région tactique, qui éclaire l’effectivité des combats, mais elles n’ont guère de valeur stratégique. Clausewitz nomme friction15 (Friktion) tout ce qui empêche les plans de devenir réalité militaire dans l’effectivité des combats : dans le danger constant, les efforts et les hasards, l’imprévisibilité des actions adverses, l’ignorance relative de l’état exact de ses propres forces, tout ce qui fait la guerre réelle et non pas celle qu’on lit dans les livres. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous. Clausewitz paraît d’ailleurs tout d’abord, non pas le concéder, mais bien l’affirmer fermement : « À première vue, il semble que c’est avec raison que la stratégie a emprunté son nom au stratagème (von der List) […] ce terme est resté celui qui correspond à son essence (Wesen) la plus profonde23. Penser la guerre, Clausewitz La leçon de Bonaparte fut perdue parce que Napoléon lui-même,à Sainte-Hélène,forgea sa légende et parce que deux hommes en méconnurent l'esprit,l'unpar une scolastique et l'autrepar une philosophie, Jomini et Clausewitz 1. Je te donne une méthode. Voilà la raison pour laquelle tout semble si facile aux hommes qui excellent à la guerre et pourquoi on attribue leur art au talent naturel17. Clausewitz récuse ainsi la diffusion de fausses nouvelles et de plans erronés, dont l’efficacité sur les décisions de l’adversaire est toujours empêchée par la défiance chronique qu’il conçoit à l’égard de son ennemi ; plus profondément, il soutient qu’on ne peut espérer vaincre militairement par de simples artifices discursifs, en faisant l’économie de la décisive violence des combats. Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, Ancien élève de l’ENS Ulm ; il enseigne la philosophie en Première Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. Toute activité militaire est constamment simple à programmer et à représenter a priori – il suffit de tourner le flanc gauche de l’adversaire, de passer la colline, etc. La traduction de « List » par « stratagème » est acceptable en contexte hellénique, mais « Wesen » doit être rendu par « essence » plutôt que « nature ». La guerre selon Clausewitz. La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. >> La politique selon Max Weber sur un post-it. Cependant, ces réflexions abstraites ne correspondent pas à la réalité. La guerre selon Clausewitz : un art sans artifice, Die Kriegskunst (im eigentlichen Sinne) wird also die Kuns, List setzt eine versteckte Absicht voraus und s, keine subjective Naturanlageso geeignet, die strategische Tätigkeit zu leiten und, Mit einem Wort : es fehlt den Steinen im str. C’est ce rapport résolu de la volonté adverse à l’égard de l’usage des forces dont elle dispose qu’il s’agit de défaire : il faut l’atteindre dans son pouvoir. Le brouillard de guerre est un terme utilisé pour décrire l'absence ou le flou des informations pour des participants à des opérations militaires [1].Le terme se rapporte à l'incertitude des belligérants quant à leurs propres capacités, celles des adversaires, la position des forces et ses objectifs. Guerre et Politique selon Clausewitz ERIC WEIL CARL VON CLAUSEWITZ presque rien publié de son vivant Sa carrière militaire fut loin être brillante son roi ne aimait pas peut-être parce que la noblesse de sa famille était passablement douteuse elle ne fut connrmée par un patent royal en 1827 quatre ans avant la mort de Clausewitz1 et après les guerres napoléoniennes se méfiait … (Idem : « … keine subjective Naturanlageso geeignet, die strategische Tätigkeit zu leiten und zu beleben, als die List. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. À la guerre, les apparences doivent démontrer la puissance et incarner la résolution du vouloir à abaisser le pouvoir adverse. Ainsi, dans l’engagement des forces, la volonté du stratège doit-elle communiquer sa détermination résolue à l’ensemble des masses mises en mouvement31, de telle sorte que chacune, dans sa direction d’action, tende à l’expression d’un maximum de puissance.
Inception Netflix France, Centre Expert Asperger Strasbourg, Rue Chevalier Paul, Brulux Mister You, Semaine De L'emploi 2020, Les Petites Histoires, Petula Clark 2020, Dans Quels établissements De Voie Unique Se Croisent Les Trains, Ordres Donnés En 4 Lettres, Terrain à Vendre Haiti 2020, Vente Aux Enchères Immobilier, Filet Mignon Vitaliseur,